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LA JEUNESSE : NOTRE PRÉSENT POUR UN MEILLEUR AVENIR

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Evelyn Seltier Responsable de l’information publique Centre du commerce international

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Les opportunités sont ici pour SAFI KRÉATIONS

Difficile d’être un micro-entrepreneur en Côte d’Ivoire, surtout dans les industries créatives, mais il existe des moyens de forcer le destin. C’est exactement ce que fait Safi Kréations.

Je suis artiste. C’est dans mon sang. C’est ma passion. Mais le marché est rude.

Safiatou Kone créait déjà ses propres accessoires avant même d’entamer ses études. Grâce à cette fibre artistique, elle a trouvé un moyen familier de gagner un peu d’argent de poche.

Quant à envisager cette activité comme source principale de revenus, ce n’était en revanche pas une option pour cette artiste d’Abidjan.

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La valeur économique des secteurs de la culture et de la création dans les pays en développement, tels que l’art, l’artisanat, la mode ou la musique, est parfois oubliée. C’est pourtant une source non négligeable de revenus et d’emplois puisque, selon la Banque mondiale, l’économie créative génère environ 30 millions d’emplois dans le monde.

Malgré son talent, Safi, comme l’appellent ses amis, ressentait le besoin de poursuivre des études supérieures.

Pour son diplôme en gestion commerciale, la jeune femme a dû travailler d’arrache-pied. Afin de financer ses études, elle a tiré parti de chaque minute libre pour développer ses créations et les vendre localement grâce à ses amis, le bouche-à-oreille et Facebook. Son activité a pris le nom de Safi Kréations.

En Côte d’Ivoire, la mode ou l’art ne rapportent pas beaucoup de respect – ni d’argent.
Si vous recherchez l’indépendance financière, ce n’est pas une voie facile.
Même s’il n’y a que ma mère et moi, ma famille élargie est nombreuse, et c’est à moi de les soutenir financièrement.

Son diplôme validé, Safi a décroché deux emplois temporaires chez MTN, une des plus grosses agences de télécommunication en Afrique. Hélas, la pandémie de COVID-19 l’a privée de son emploi. Sa seule solution pour arrondir les fins de mois fut de vendre ses accessoires. La jeune entrepreneure a réuni ses économies et les a investies dans un petit atelier de 3 m2.

Avance rapide : un an plus tard La situation devrait changer cette année. Safi est persuadée d’obtenir l’appui financier dont elle a besoin pour son équipement et ses matériaux. Et puis, Safi a entendu parler d’une compétition destinée aux artistes et aux acteurs de la mode. Diffusé sur Facebook, ce concours intitulé « Les opportunités sont ici » est proposé par l’Initiative de mode éthique du Centre du commerce international.

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Avec la pandémie, ce fut vraiment difficile. Quand on est en mode survie, personne n’achète des accessoires. Pendant quelque temps, j’ai eu zéro revenu. Nous avons survécu grâce à mes économies.

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Safi s’est lancée – et remporté le prix de la meilleure styliste.

À travers le concours, Safi a compris que pour réussir il fallait se démarquer de la concurrence. C’est ce qu’elle a fait, même si ce fut compliqué.

Pour réaliser ses créations, elle a emprunté des perles d’amis et d’autres artisans, et les a cousues chacune à la main.

L’acharnement a payé. Rafi a réuni 28 540 personnes sur les médias sociaux, et convaincu un jury de célébrités et d’influenceurs ivoiriens, remportant un capital de démarrage de $1 370 à investir dans son projet.

Ce fut difficile. Sans l’aide du jury, je n’aurais jamais gagné. Il m’a poussé à créer des articles uniques, susceptibles d’être vendus à l’international.

© ITC / Cloudias Lakshan Mendis

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Et maintenant ? L’accès aux financements pour faire décoller ses activités demeure la principale difficulté.

Le capital de démarrage remporté ne suffit pas. La location d’un emplacement dans le centre commercial d’Abidjan coûte 500 000 francs CFA, une somme dont elle ne dispose pas.

Quant à la vente en ligne, cela implique des compétences en commerce électronique et des ressources pour créer une telle plateforme, qui lui font également défaut.

Les difficultés sont encore nombreuses. Mais j’espère qu’un jour des investisseurs ou des donateurs verront un intérêt dans mon activité, et me permettront de vendre localement et à l’international.

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Les trois lauréats du concours Les opportunités sont ici, du Centre du commerce international, vont bénéficier de formations en marketing et en commerce électronique, ainsi que d’un programme de mentorat avec l’entreprise sociale Incub’Ivoir. Peu après cet entretien, Safi a appris qu’elle irait à Paris en 2022 avec les autres lauréats de Côte d’Ivoire et d’Ouganda, pour y démontrer son talent. Ce projet de l’Initiative de mode éthique, Identity Building and Sharing Business Project, est financé par l’Union européenne.

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